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Double Vol

Voici ma nouvelle fic sur Kamikaze Kaito Jeanne! Elle fait suite à mon one-shot "Rencontre" et se base essentiellement sur le manga même si parfois des éléments de l'anime s'y retrouvent. Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter!

Fustella

 

Chapitre 2: Nouvelle donne

Maron se tenait sur le toit de son école. De là, elle pouvait facilement voir la demeure de la cible de son nouvel ennemi. La police était déjà présente et causait un impossible désordre autour de la vieille bâtisse. La cible de ce soir était une peinture ancienne achetée depuis peu par un vieux collectionneur.

Elle se tourna vers ses compagnons, tous parés pour l’aventure. Les trois anges étaient restés en mode « mini » même s’ils avaient révélé à Maron qu’ils étaient redevenus de purs Tenshi avant de redescendre sur Terre. De plus, ils avaient reçu la capacité d’emprunter une apparence humaine et visible qui leur permettait de se fondre dans la foule et de l’accompagner. Noin avait gardé son apparence de professeur afin de pouvoir expliquer la présence d’une étudiante à cette heure dans l’enceinte du lycée. Silk avait repris sa forme animale et avait élu domicile sur l’épaule de la jeune fille.

- Je ne comprends toujours pas… Je ne ressens aucun démon à l’œuvre, pourtant…

- Ce n’est pas la raison du vol de ce soir, Noin. Je pense que notre ennemi veut ternir la réputation de Jeanne en plus de chercher à réveiller Satan. C’est une façon de se venger d’elle, je suppose… Access, crois-tu qu’il sache déjà, pour Maron ?

- Non, Toki. Kami seul est au courant, c’est lui qui a dû nous révéler son réveil. Alors pour eux ! C’est pour ça que nous ne devons pas faire l’erreur de réagir et de nous montrer.

Maron était tout à fait d’accord avec ses amis. Elle s’inquiétait pourtant un peu. Ses meilleurs amis, Miyako et Inchou, sans compter son petit ami Chiaki se trouvaient au cœur de l’action en ce moment même… Malgré son obligation à dissimuler la vérité, elle avait bien l’intention d’agir si quelque chose devait mal tourner !

A ce moment, les douze coups de minuits sonnèrent. C’était l’heure annoncée. Elle reprit son observation mais ne vit rien. Pourtant, en quelques minutes, les policiers s’agitèrent et les lumières se firent plus vives. On courait partout, les cris se succédaient. Elle aperçut soudain la raison de toute cette panique : dans le jardin de la maison se trouvait une réplique de la Jeanne d’autrefois, celle qui servait Maou sans le savoir. Elle tenait sous son bras un objet que Maron ne put reconnaître à cette distance.

Elle vit ses trois amis la suivre et lui crier de se rendre mais à la place elle fit une chose qui fit frissonner la jeune fille. Elle lança l’objet au visage de Miyako avant de disparaître dans un nuage de fumée. Mais les nouveaux pouvoirs de Maron lui avaient permis de comprendre ce qui clochait dans le comportement de cette voleuse qui rendait ses cibles si facilement.

- Bon sang !

- Je ne te le fais pas dire, Noin. C’est ce qui s’appelle un coup bas…

- Quelle sale garce !

- Access ! Langage !

- Ben quoi ? T’as vu comme moi, non, Maron ? Elle a introduit un démon dans l’objet !

La jeune fille baissa la tête. Ce qui était sûr, c’était que sa mission n’allait pas être simple… Elle ne pouvait décemment plus agir comme avant, avec cette autre Jeanne dans la nature !

- Rentrons.

- Mais !

- On ne peut plus rien faire ici, Access… Il nous faut réfléchir à la riposte.

- Tes parents sont là, non ? Il nous faudra être prudents dans nos discussions…

Maron soupira et hocha la tête.

- C’est vrai. Mais ils devront se rendre à un important congrès dans quelques jours… Il durera un bout de temps, à nous de le mettre à profit…

Elle rangea ses jumelles et fit demi-tour, suivie par ses amis qui l’avaient désignée d’office comme chef de leur petite équipe.

De son coté, Chiaki était complètement désorienté. Aucun des actes de cette fausse Jeanne n’avait été normal. Tout d’abord, ce n’était pas une peinture qui avait été ciblée mais un objet différent. Mais ce n’était pas le plus étrange. Elle avait touché la poupée de porcelaine ciblée et l’avait emportée. Puis elle l’avait rendue ! Même dans sa manière d’agir, elle était différente. Elle n’avait pas la grâce et l’amusement permanent de la véritable Jeanne… Elle ne les avait même pas reconnus ! Même lui ! Aucun doute sur ce qu’il se passait : quelqu’un avait pris le nom et l’apparence de sa voleuse préférée pour commettre des crimes ! Et apparemment, pour seul but de souiller son nom… Pourquoi ?

Il était finalement bien content que Maron n’ait pas voulu venir. Elle n’aurait pas supporté de voir quelqu’un souiller la mémoire de son amie. Lui-même était furieux et regrettait énormément de n’être plus Kaitou Sindbad pour la mettre au défi et lui faire perdre pied ! Mais il n’était plus possible pour lui de reprendre sa vie d’avant…

Il soupira en écoutant Miyako et Inchou discuter de tout ce qui venait de se passer. Il se demanda fugitivement pourquoi Maron avait été raconter à son amie qu’elle admirait les deux voleurs… Peut-être pour donner une explication logique à ses attitudes étranges ?

Il balaya ses interrogations d’un revers de la main. Ce n’était pas le problème actuel ! La question était : QUI ? Et surtout POURQUOI ?

La voix de Yamato Minazuki le fit revenir sur terre.

- Je comprends toujours pas : pourquoi Sindbad n’était-il pas là ? Dans les dernières affaires, l’un ne se voyait pas sans l’autre, non ? Qu’en dis-tu, Miyako ?

- J’en sais rien, moi ! Pourquoi tu me le demandes ?

Il décida alors d’intervenir, sachant le risque qu’il prenait. Mais les évènements actuels demandaient à ce qu’il agisse ainsi.

- J’ai bien une idée, moi… Peut-être parce que ce n’est pas la vraie Jeanne ?

Les deux amoureux transis se tournèrent vers lui, surpris. A leur connaissance, il n’avait jamais vu Jeanne, sauf durant cette affaire chez le frère de Miyako. Comment pouvait-il faire la différence alors qu’eux avaient une plus grande expérience que lui ? Miyako pensait même qu’il était impossible de le faire sans connaître « personnellement » la voleuse. Bien sûr, c’était le cas pour les trois, mais elle se pensait la seule à le savoir. Alors, quoi ? Chiaki avait-il aussi deviné ?

Ce dernier se mit à faire les cent pas en marmonnant, observant la pièce et se repassant en boucle les évènements de la soirée. Il prit la poupée dans ses mains et un frisson le parcourut. Cette sensation lui en rappelait d’autres…

- Merde !

- Chiaki ?

Mais il ne faisait pas attention à ses deux amis qui se posaient de nombreuses questions sur son changement soudain d’attitude. Il avait perdu son calme et s’était assis par terre, le dos contre le mur et la tête levée vers le plafond.

- Merde, Merde, MERDE ! POURQUOI ?

Un démon ! Il avait ressenti le frisson qui lui était si familier auparavant, quand les démons les attaquaient, lui et Jeanne. Il commença à comprendre ce qu’il s’était passé mais n’arriver toujours pas à l’accepter : comment pouvait-on oser prendre le nom et le visage de Jeanne pour mettre à bas tous leurs efforts d’autrefois ?

Sans un regard pour ses amis, il partit en courant, suivi par Miyako et Inchou, intrigués par son agitation soudaine. Ils parcoururent la distance qui les séparait de l’immeuble Orléans et atteignirent le septième étage. Arrivés là, le jeune homme se précipita vers l’appartement de Maron et frappa à sa porte. A sa grande surprise, la porte s’ouvrit d’elle-même sous ses coups et seul le silence répondit à ses appels.

Sourd aux questions de ses amis, il entra dans l’appartement en l’appelant à grands cris. Comprenant enfin que personne n’était là, il se laissa tomber sur le canapé, la tête entre les mains, espérant ainsi se calmer.

- J’aurai dû m’en douter… Quelle tête de mule !

- Dis, Chiaki, si tu nous expliquais ?

Il releva la tête pour voir ses deux amis, complètement largués. Miyako était en plus assez inquiète de l’absence de son amie mais tentait de le cacher derrière sa colère simulée. Le jeune allait répondre mais soudain il leur prit chacun un bras et les tira vers la salle de bains, refermant la porte derrière lui et leur intimant le silence.

Ils se turent malgré les interrogations légitimes qui leur venaient aux lèvres. Ils purent alors distinguer plusieurs voix devant la porte qu’ils avaient refermée.

- ….pas marrant ! Tiens ?

- Un problème, Maron ?

- Je croyais avoir fermé la porte derrière moi tout à l’heure…

- Tu étais si pressée que tu as dû l’oublier… Une vraie tornade !

Des éclats de rire retentirent tandis que la lumière s’allumait dans le salon. Les pas de plusieurs personnes se firent entendre puis le bruit de personnes se jetant sur le divan.

- Et maintenant ?

- Maintenant, c’est l’heure de manger ! Je fais la cuisine !

- Je vais te donner un coup de main, Maron !

- Moi aussi !

- Merci Silk, merci Cecilia. Quant à vous… Shinji, je peux te demander de préparer la table ? Aide-le, Toya…

- Ouais, j’y vais.

- C’est parti !

- Et moi, je fais quoi ?

- Parce que tu comptes manger ici, toi aussi ? Alors commence par venir nous aider !

Dans la salle de bain, trois regards se croisaient, ahuris. De la fente qu’ils avaient laissée pour observer la scène, ils avaient pu voir quatre jeunes gens qu’ils ne connaissaient pas et, plus surprenant encore pour qui ne connaissait pas Maron, leur jeune professeur, Hijiri-sensei ! A cette vue, Chiaki sentait sa jalousie revenir en flèche. Il allait ouvrir la porte et se montrer quand une réplique du dénommé Shinji le cloua sur place.

- Il ne manque que Chiaki…. Purée, qu’est-ce que j’aimerai le voir !

- Lui ou ses pancakes ?

- Euh…. Les deux !

Les rires reprirent et Chiaki sentit les regards des deux autres sur sa nuque. Il ne connaissait pas ce type mais il lui faisait penser à quelqu’un…mais il ne savait pas qui. Un faux mouvement de Inchou l’empêcha de chercher plus loin : ils se retrouvèrent tous les trois sur le sol, à plat ventre devant Maron qui avait cru entendre un bruit.

- Eh ? Vous faites quoi, là ? Depuis quand vous êtes là ?

Gênés, ils ne répondirent pas, évitant son regard. Celui de Chiaki croisa celui de Noin et il se reprit, révélant à Maron qu’il la cherchait et qu’il avait trouvé l’appartement ouvert et vide, qu’à l’entente des pas il s’était caché et qu’ils avaient donc tout entendu. Maron eut un mouvement fataliste puis les invita à partager leur repas.

- Mais avant, laissez-moi vous présenter mes amis : Cécilia, Toya, Shinji, Seiji dit « Silk » et Hijiri-sensei, que vous connaissez déjà.

Chiaki les observa l’un après l’autre avec une impression de déjà-vu. Surtout en ce qui concernait le dénommé Shinji, un jeune homme aux cheveux noirs attachés en une haute queue de cheval. Celui-ci pouffait dans son coin, sous les regards irrités des dénommés Cecilia et Toya.

Mais cette impression de déjà-vu s’estompa bien vite et ils prirent place tous ensemble autour du repas préparé par Silk et les filles. Le dîner se passa gaiement et ils oublièrent bien vite leurs questions. A l’exception pourtant de Chiaki qui gardait cette étrange soirée dans un coin de son esprit.

Le professeur les quitta le premier, accompagné du jeune Seiji. Puis ce fut le tour de Miyako et de Minazuki. A ce moment, Maron se sentit mal à l’aise. Heureusement, Shinji eut le bon réflexe.

- Bon, Maron, il est temps pour nous de partir… Merci pour le dîner.

- Ah…De rien. Vous êtes toujours les bienvenus ici, n’hésitez pas à repasser.

- Fait gaffe, c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !

- Mais j’espère bien, Toya !

Riant, la jeune fille les raccompagna jusqu’à l’entrée.

Chiaki et elle se retrouvaient seuls.

- Qui c’était, au juste ?

- De vieux amis à moi… Je ne les avais pas vus depuis longtemps, j’étais contente de les revoir…

Chiaki n’était pas satisfait mais préféra ne rien ajouta. Soudain, il se souvint de la véritable raison de sa visite et raconta à la jeune fille ce qu’il avait vu et surtout ce qu’il avait découvert au sujet de cette fausse Jeanne. Maron l’écouta sans rien dire mais fronça les sourcils à la fin de son récit. Ils en discutèrent un bon moment, mais ni l’un ni l’autre ne put trouver la moindre solution au problème qui se présentait à eux.

Chiaki finit par quitter l’appartement alors que les parents de l’ancienne voleuse rentraient d’une réunion tardive. Quand Maron referma la porte derrière lui, il n’entendit pas les mots qu’elle prononça, dos à l’entrée, tête basse et des larmes plein les yeux.

- Je suis désolée, Chiaki… mais je ne peux pas te mêler à cette affaire, cette fois.

 

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