Auteur : Fû Stella
Disclaimer : Rien ne m’appartient…
Dommage ! Tous les personnages sont issus du manga Kamikaze
Kaitou Jeanne de Arina Tanemura
Genre : divers, one-shot
Note de l’auteur : Attention ! Ne tient
pas compte de l’épilogue du manga ! Mais
contient des spoils !
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Maron gardait les yeux fixés sur
l’océan. Elle était venue se recueillir
sur la tombe de Zen, comme souvent, mais son esprit était
ailleurs.
Depuis son retour sur Terre, beaucoup
de choses avaient changé. Elle avait retrouvé
ses parents et avec eux une vie calme, loin de la vie
mouvementée qu’elle avait connue en tant
que Réincarnation de Jeanne d’Arc. Et puis,
Chiaki était avec elle, tout comme ses amis Myako
et Minazuki.
Pourtant, elle se sentait mal. Il lui
manquait tant de choses… Sa vie calme et paisible
lui semblait fade face à celle qu’elle avait
mené. Plus d’exaltation à éviter
les pièges et combattre les démons, plus
de sensation de réussite et d’accomplissement.
Plus de Fin, plus d’Access. Même plus de Noin…
Plus de Jeanne…
Maron avait honte. Elle ne devrait pas
se sentir ainsi, elle n’avait pas le droit. Mais
elle ne parvenait pas à s’en empêcher…
Alors, comme autrefois, elle prenait sur elle et se taisait.
Elle aurait tant voulu faire plus ! Qui pouvait la comprendre
?
Zen… Jeanne…Fin… Elle
en avait tant vu mourir devant ses yeux ! Elle aurait
voulu honorer leur mémoire jusqu’à
la fin de ses jours ! Mais elle ne devait pas regretter.
Elle avait vaincu Maou, même si elle n’en
était pas fière, puisqu’elle le plaignait
au fond de son cœur, elle avait offert son pouvoir
pour Fin… Elle ne devrait pas se morfondre !
Mais c’était ainsi. Elle
ne pouvait retourner en arrière pour tous les sauver.
Et pourtant, comme elle l’aurait voulu !
- Maron…
Cette voix….La jeune fille sursauta en la reconnaissant.
C’était impossible !! Et pourtant…
Non, elle devait avoir rêvé !
- Maron…Maron…
Cette fois, plus de doute ! Elle avait
encore cette voix à l’oreille et ne pouvait
se tromper sur son origine, pourtant si improbable ! Elle
répondit en tremblotant :
- Jeanne ?
- Enfin tu m’entends ! Cela fait si longtemps que
je cherche à te contacter ! Si longtemps…
Depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrées,
il y a des siècles… T’en souviens-tu
?
Comment l’oublier ? Chaque seconde
de cet étrange voyage dans le passé était
imprimé dans son cœur… Et par-dessus
tout, le visage de la pauvre prisonnière que l’on
menait au bûcher… Maron ferma les yeux et,
sans se soucier de savoir si Jeanne pouvait la voir, elle
acquiesça, une étrange boule dans la gorge.
Jeanne sembla comprendre, car elle reprit :
- Depuis tout ce temps, j’ai recherché
celle que j’avais rencontrée et à
qui j’ai tout laissé. J’ai attendu
si longtemps. Et depuis ta naissance, j’ai veillé
sur toi sans pouvoir te contacter… Mais maintenant
que les barrières sont brisées, je peux
enfin te joindre…
- Où êtes-vous ?
- Pas de « vous » entre nous ! Et pour répondre
à ta question…Je suis en toi.
Maron en resta interloquée. Elle
sentit soudain une douce chaleur au niveau de son cœur
et elle comprit. Elle y porta les mains avec douceur et
un sourire doux prit naissance sur ses lèvres.
- Tu es donc là…
- Je l’ai toujours été… Seulement
je ne parvenais pas à te parler…jusqu’à
ce jour.
- Pourquoi ?
La phrase était sortie toute seule
en un murmure et Maron espéra ne pas avoir commis
d’impair en posant ainsi une telle question. Mais
Jeanne ne sembla pas s’en formaliser.
- Tant que tu étais sous l’emprise
de Maou, je ne pouvais intervenir, j’étais
enfermée. Puis tu es revenue vers Kami mais tu
étais si troublée que tu ne pouvais m’entendre.
Maintenant, me voilà…
- Pourquoi, pourquoi maintenant ? Je ne suis plus…
Le rire cristallin de Jeanne répondit
à cette appel perdu, et Maron trouva ce son magnifique,
tout en se demandant ce que son ancienne incarnation trouvait
de si amusant dans sa supplique.
- Que n’es-tu plus, Maron ? Voilà
bien toute la question… et la réponse à
tes interrogations…
- Je ne suis plus Jeanne !
Le rire doux reprit et Maron comprit
tout le paradoxe de cette affirmation. Jeanne le lui confirma
:
- C’est bien normal. Jeanne, c’est
moi. Toi, tu es Maron. Tu es TOI. Tu n’as jamais
vraiment été moi, ce n’était
qu’une illusion, un moyen de garder ton identité
secrète tout en te donnant le courage que confère
l’anonymat…
- Je ne comprends pas…
- Ce n’est pas facile à comprendre, c’est
vrai… Je vais tenter de te faire comprendre autrement…
Maron se rendit alors compte du paysage
environnant. Ce n’était plus la falaise dominant
la mer où Zen reposait. C’était une
plaine au milieu de laquelle se tenait un grand lac aux
eaux claires. Près de lui, deux ombres, que Maron
reconnut aussitôt. Jeanne ! D’un côté,
Jeanne d’Arc, de l’autre Kaito Jeanne…
Elles semblaient à la fois si ressemblantes et
pourtant si différentes… Toutes deux regardaient
Maron en souriant et lui faisaient signe de les rejoindre,
ce que la jeune fille fit sans attendre, trop heureuse
de les revoir.
A sa grande surprise, les deux jeunes femmes la prirent
dans leurs bras avec chaleur et Maron comprit le lien
qui les reliaient et leur amitié jamais prononcée.
- Où sommes-nous ?
Jeanne d’Arc regarda son alter
ego qui sourit puis disparut après avoir fait un
signe à Maron. Puis la jeune Sainte mit sa main
sur le cœur de sa réincarnation.
- Nous sommes ici.
- Qu’allons-nous faire ?
- Je voulais te parler face-à-face… Parce
que j’ai à te raconter une histoire qui risque
d’énormément t’intéresser…
Et la pucelle d’Orléans
se mit à raconter à sa jeune amie surprise
une bien étrange histoire…
- Je suis ici pour t’annoncer une
nouvelle : tu n’as pas perdu ton pouvoir, Maron.
Tu es toujours TOI et tu as gardé la pureté
de ton pouvoir.
- Pardon ??
Maron était interloquée.
C’était impossible ! Kami lui avait tout
pris pour l’offrir à Fin !! Jeanne rit encore
et lui avoua que ce n’était qu’en partie
exact.
- Lorsqu’une nouvelle Eve naît
puis grandit, son pouvoir l’accompagne avant d’être
réveillé au besoin. C’est Maou qui
l’a éveillé chez toi par l’intermédiaire
de Fin. Mais quand elle est retournée vers lui,
tu n’as pas perdu ton pouvoir ! Il s’est juste
rendormi puisque la clé n’était plus
activée…. Et quand tu es venue vers moi…
J’ai ajouté mon pouvoir au tien, et une nouvelle
clé a pris forme depuis ton pendentif.
- Je ne comprends pas bien le rapport avec…
- J’y viens. Quand Kami t’a reprit ton pouvoir,
il ne savait pas que tes pouvoirs étaient doubles
! Nous étions et sommes toujours les seules à
le savoir… Alors il a emporté le rosaire
que j’ai activé avec mon pouvoir. Il a prit
le pouvoir de Jeanne. Pas celui de Maron…
Maron n’arrivait pas à assimiler…
Etait-il possible ? Jeanne lui souriait comme pour approuver
le sens dans lequel allaient ses pensées. Puis
elle lui remit un écrin. Il contenait un pendentif
en forme de croix.
- Je ne peux malheureusement pas te rendre
ton second rosaire mais prends ceci… C’était
mon bien le plus précieux… Un cadeau de Noin…
La jeune fille regarda son amie, les
yeux tristes. Elle savait le prix de ce sacrifice. Mais
comme Jeanne semblait être décidée
à le lui offrir, elle le prit avec déférence.
- Merci, Jeanne… Je te promets
d’en prendre soin !
- Tu as intérêt !
Elles riaient pour s’empêcher
de sombrer dans la tristesse. Maron prit le pendentif
dans ses mains jointes et l’activa. Pour la troisième
fois dans sa vie, elle vit apparaître devant elle
un rosaire doré.
- Il faut que tu saches une chose, Maron…
Il reste en toi des fragments des deux précédentes
Jeanne que tu as été… Ton pouvoir
est bien plus grand que celui de celles qui t’ont
précédées. Parce que tu as un cœur
aimant. Parce que tu es la seule à avoir eu le
courage de rejoindre ton « Adam »… Et,
par-dessus tout, parce que tu es celle qui la première
a compris le sens des valeurs des Eve… Principalement
la Pureté…
Jeanne ajouta qu’elle possédait
le pouvoir de contacter des âmes défuntes
et donc qu’elles pourraient se revoir toutes les
trois. Elle pouvait également sentir le mal et
la menace sans user du rosaire qui, contrairement aux
précédents, gardait une forme de pendentif
lorsqu’on ne faisait pas appel à lui.
Puis, Jeanne prit Maron dans ses bras
et commença tout doucement à disparaître
tandis que le paysage redevenait celui de la falaise où
reposait Zen…
Alors Maron, serrant dans ses mains jointes
sur sa poitrine le précieux cadeau de Jeanne d’Arc,
rouvrit les yeux sur la mer. A sa gauche elle voyait le
fantôme de Kaito Jeanne lui sourire tandis qu’à
sa droite se tenait Jeanne d’Arc. Alors, après
leur avoir sourit, elle fixa son regard sur le soleil
couchant sur l’océan. Et prononça
ces mots qui signaient le début d’une nouvelle
ère pour Kamikaze Kaito Jeanne :
« Game Start !!»
Fin.
Terminé le 13/02/06